WEEK-END BERRICHON
Dans le Berry, on ne trouve pas que des coins paumés, des "j'teux de sorts" et des rebouteux.
Il y a aussi des gens très sympa, notamment ma soeur qui a accueilli une bonne partie de la tribu ce week-end.
C'est le pays de George Sand, le pays des maisons ocrées aux si jolies tuiles rousses, des châteaux forts et fiers, des jardins dessinés et généreux.
Ainay le vieil en est un très bel exemple.
Construit sur un château plus ancien, cette forteresse du XIV° est extrèmement bien conservée.
Passons la porte,
pour découvrir
la tour médiévale,
le corps de batiment XIV°,
les créneaux et le chemin de ronde, ouvert sur le vide coté cour et dont j'ai quand même réussi à faire le tour cramponnée à la rambarde qui suit le mur !!
le logis renaissance.
Dans les batiments les plus anciens, tout est conçu pour la défense du château et des habitants.
Cette salle est divisée par un espace vide fermé de trappes en bois que l'on ouvrait en cas d'attaque (d'où le treuil) pour empêcher les assaillants d'accéder aux armes qui s'y trouvaient. Au fond, les classiques meurtrières creusées dans les murs épais de deux mètres, et orientées vers l'entrée du château dans cette première tour.
Dans une seconde tour, ces huchettes, plus larges, dont le volet s'ouvrant par le bas permettait l'utilisation des arbalètes (horizontales), contrairement aux meurtrières classiques. Leurs carreaux pouvaient atteindre des cibles beaucoup plus éloignées que les arcs.
Le XVI° siècle s'avérant plus calme, les goûts et habitudes ont évolués et le logis renaissance a été construit.
Plus rien à voir avec la simple efficacité de l'époque précédente !
Les façades sont ornées de sculptures, de gargouilles, de colonnes torsadées...Les toits se parent d'ardoises que l'on va chercher au loin pour se donner un air de château tourangeau, les épis de faîtages et girouettes y fleurissent. Toute une symbolique prend place : fleurs de lys en signe d'allégeance et hommage au roi (Louis XII° avait honoré le château de sa présence), coquille Saint- Jacques...
Au-dessus de la porte d'entrée, un blason soutenu par deux sirènes rappelle la légende de Mélusine, noble dame qui avait le déplaisir de se changer en sirène lorsqu'elle prenait son bain. Son époux lui avait fait la promesse de ne jamais chercher à la voir à ce moment précis et tint parole quelques temps, puis la curiosité l'emporta. Mélusine entra dans une fureur noire et se changea en dragon qu'on ne revit pas.
La girouette qui le représente rappelle cet épisode navrant.
Le château connut d'autres vissicitudes, quand racheté par Jacques Coeur (le célèbre argentier du roi de France Charles VII), devenu plus riche et influent que son roi, celui-ci se vit accuser d'avoir empoisonné Agnès Sorel, et privé de tous ses biens au profit de la couronne.
Entré dans le patrimoine familial de Charles Colbert, marquis de Croissy, frère du célèbre ministre de Louis XIV, le château appartient aujourd'hui à ses descendants directs.
Il est habité et meublé. Les photos ne sont pas autorisées dans le logis, je ne peux donc vous montrer les souvenirs des Colbert des générations suivantes qui ont cotoyé Marie-Antoinette, Napoléon ; les uniformes, tableaux, miniatures, meubles d'époques et surtout les très jolies fresques XVI° découvertes sous des repeints XVII et XVIII° dans la chapelle.
Allez les voir sur place !
Malgré le temps peu engageant, quand nous sommes sortis des batiments (vous avez vu ce ciel au-dessus de la girouette !!), nous avons franchi le pont surplombant les douves pour aller à la découverte du, que dis-je, des jardins.
En effet Ainay-le-Vieil porte la double étiquette de Monument Historique et de Jardins remarquables, double qualification, double attrait.
Dirigeons nous donc vers le jardin, mais n'y entrons que demain, le plaisir n'en sera que plus grand !
Bonne journée.