JARDIN : LE RETOUR
Mars nous a vraiment gâtés. Après un hiver frais et humide, le soleil réapparu nous a littéralement jetés dans nos jardins. Que les retrouvailles ont été plaisantes !
Avez-vous vu cet effet de transparence dans la haie à droite ? Résultat de la taille de novembre, plus d'air et de lumière pour les plantes voisines.
J'ai ressorti mon arme favorite,
les petites bêtes présagent favorablement de la météo,
le jardin est au diapason, fourbissant ses feuilles neuves, gonflant fièrement ses bourgeons.
Ouverture en blanc majeur avec la spirée arguta
suivie de près par sa consoeur 'prunifolia'
et le magnolia stellata, somptueux.
Les notes de couleur enchaînent rapidement, la gamme se fait plus tonique avec les forsythias, spirées du Japon, l'heuchéra 'Caramel', L'abélia panaché, les muscaris.
Dans le grand massif, le festival de la primevère bat son plein.
La rose de Noël pâlissant, accompagne en beauté les épimèdes que l'abondance d'eau hivernale rend particulièrement exubérants. Un duo inédit et plein de charme.
Le prunus 'kojo-mai' poursuit sa floraison gracieuse,
prenant au fil des jours une nuance de rose d'une grande délicatesse.
De nouvelles têtes pointent, les pousses plumeuses de l'anémone pulsatile, les grappes du groseiller à fleurs, les corolles bleu pourpré sur fond argent de la pulmonaire...
Les feuillages ne sont pas en reste avec le géranium posant un coussin dodu devant les petites feuilles très acidulées du physocarpus doré. Le berbéris 'rosy glow' et le physocarpus 'Diabolo' haussent les couleurs du pourpre, les lychnis et stipes accrochent la lumière pour encadrer l'euphorbe pourpre, elle aussi.
Pas de doute, en ce mois de mars, l'attention est focalisée sur cette extrémité du massif qui reçoit la première les rayons du soleil si abondant et doux en cette première quinzaine du mois.
Le rythme est suivi et soutenu avec brio sous les fenêtres de la cuisine où les narcisses rivalisent de fraîcheur au milieu des tendres pousses neuves du nandina 'Fire power' et du rosier 'Pierre de Ronsard'.
Au bout de la petite allée, le long de la maison, le pourpre est à l'honneur également avec le grand berbéris et le second 'Pierre de Ronsard'. Au passage, notez la "qualité" de la terre. Pleine de cailloux !
Après un léger nettoyage car il était trop tôt pour supprimer les protections hivernales et enfouir le paillis de feuilles mortes, j'ai changé le treillage de branchage fatigué, pour ces grandes mailles carrées qui se patineront vite, j'espère.
En tout cas, la clématite 'Armandii' ne semble pas s'en plaindre.
Le quadrillage d'origine est parti se reposer sur le cadre à mailles métalliques soutenant le rosier grimpant 'Neige d'avril', améliorant largement son aspect.
Que j'aime ces rayons jouant dans les feuilles tout juste dépliées, translucides.
Les buis en pots dépérissent, et les lonicera dorés des pots de la terrasse s'épuisent. Je prends le parti de les remplacer par des petits nandina 'Brilliant wish'. Un employé de la jardinerie me conseille de les planter en terre de bruyère. Ceux que j'ai ici en pleine terre, qui n'en est pas, se portent bien et la terre de bruyère sèche trop vite, donc je passe outre et rectifierai si nécessaire.
A l'angle, l'hortensia grimpant semble bien décidé cette année à gagner du terrain tant en largeur qu'en hauteur.
Nettoyage terminé, treillages neufs mis en place, pots garnis, restaient les premières plantations à effectuer. Vous avez ici un aperçu de l'espace devant l'entrée de la maison. L'ensemble peut paraitre peu lisible. Le problème, ici, est la proximité de la rue dont la haie ne suffit pas à nous protéger et nous prive donc de l'usage de cette parcelle. J'ai donc commencé à résoudre le problème en habillant le pied du cerisier et en créant un groupe d'arbustes au pied d'un arceau. Les jardinières à claustra complètent le dispositif. Ces implantations en quinconce bloquent en douceur la vue vers le fond du jardin nous permettant de disposer, sans être gênés par les regards des passants, du bout de terrain contigu à la terrasse.
La seconde phase consiste à opacifier encore plus la vue, afin de gagner un nouvel espace à vivre dehors, en créant un massif autour du trio d'arbres mis en place les années précedentes, à savoir l'arbre de Judée, le cornus controversa et le magnolia. En forme de demi-lune inclinée, il devrait, à terme, offrir de nouveaux petits coins agréables pour la lecture ou le farniente, les jeux et les rires.
Tout en étant, bien entendu, plaisant à regarder, sentir... Défi supplémentaire, ce massif est et sera visible sur toutes ses faces, contrairement à celui du fond du jardin qui est adossé à la haie. J'en étais donc encore au stade du "mijotage interne" quand, forcée de retourner à la jardinerie pour avoir pris 3 nandina au lieu de 4, je tombais sur ce beau spécimen de loropétalum.
Je décidais de l'adosser au magnolia. Une héllebore argutifolia a, ensuite, été installée au pied de l'arbre de judée, un des buis boule sorti des pots et que j'espère voir reprendre est venu s'ajouter à cette extrémité du massif, ainsi qu'un petit géranium sanguin que son voisin menaçait d'engloutir et qui devrait trouver ici l'espace et la lumière qui lui faisaient défaut.
A l'opposé, les deux lonicera dorés dépotés sont venus trouver un second souffle derrière le cornouiller. Un aster éricoïde "pink star" les accompagne, qui devrait mettre un peu d'animation cet automne. Un géranium "Rothbury red" habillera le pied du magnolia, tandis qu'un autre géranium, sanguineum striatum, soutiendra la floraison du rosier 'Félicité Parmentier'. Avec 'Blush noisette', planté en février, je crois tenir la base d'un joli petit bout de jardin !
J'attends la fin des floraisons et la sortie complète des feuilles des arbres pour fixer mon choix d'abustes et plantes complémentaires pour le massif. J'ai établi une première liste qui demande à être affinée.
Ce que vous voyez au pied des arbustes, ce sont des ardoises récupérées lorsque nous avons fait refaire l'avancée au-dessus de la porte. Elles ont l'avantage d'empêcher l'herbe de pousser au pied des nouvelles plantations, de leur tenir chaud et de signaler leur présence au tondeur en chef ! Elles disparaitront quand les plantes seront suffisamment développées.
En attendant, d'autres promesses de beaux moments se font jour.
Les premières roses qui ne s'ouvriront peut-être pas plus, car les températures ont baissé,
et les toutes premières fleurs de cerisier. Un vrai bonheur !
Je vous souhaite un très beau week-end.