EN MAI, LA METEO FAIT CE QU'ELLE VEUT
le jardin, ce qu'il peut.
Avril très doux s'était effacé sur un net rafraîchissement.
Les tulipes, narcisses, primevères et violettes cédaient la place aux premières vivaces, scabieuses, bugles. Les anémones pulsatilles déployaient leurs aigrettes légères, les campanules et coquelourdes allongeaient leurs tiges.
Les géraniums phaeum, le pourpre dont j'ai oublié le nom et "calligrapher", profitent de la lumière tandis que les alliums gonflent leurs boutons tous ronds.
Les premières roses de "Domaine de Courson" apparaissent alors que le lilas est toujours fleuri.
Le deutzia nain délaisse ses clochettes pour se doter de nouvelles tiges. "Neige d'avril" démarre sa floraison un peu tard mais ce n'est que sa première année au jardin. Le weigelia pourpre se comporte comme s'il n'avait jamais été déménagé.
A l'angle de la maison, le géranium sanguin grandit à vue d'oeil. En face, la pivoine s'est bien développée mais a perdu tous ses boutons à peine formés. Elle a peut-être manqué d'eau au mauvais moment. L'arbre de Judée vire au vert à mesure que ses fleurs fânent au profit des jolies feuilles rondes.
Sous les fenêtres de la cuisine, la petite viorne déroule deux belles guirlandes mais l'acanthe se montre envahissante. Les ancolies sont minuscules.
Dans la haie, "Amber queen" peine à soutenir ses têtes si fournies.
Les fraisiers fleurissent.
Ce sont les tous premiers jours de mai et je dois m'absenter. Pendant huit jours le ciel chahute, balance pluie et vent, tempête. De retour, sous le soleil revenu, je me précipite dehors pour voir où en est le jardin. Nous sommes le 12 mai. Quelles surprises m'a-t'il préparées ?
Côté "Ré", "Belle de Crécy" ouvre ses corolles dont j'aime tant la couleur. L'heuchera toute légère l'accompagne à merveille. Je craignais que la couleur vive des roses fasse oublier sa voisine, ce n'est pas le cas.
Le long des claustras, "Veilchenblau" m'a attendu et montre tout juste quelques églantines.
Le petit Itea est en pleine forme et nuance ses feuilles de tons chauds.
' Chinensis mutabilis' et 'Apollon moss' font bon ménage. J'avais également un doute sur l'accord des couleurs, celles du mutabilis étant si variées et nuancées, je n'étais pas sûre de mon association. Mais cela semble fonctionner.
Le sombre géranium phaeum 'Raven' pose une ponctuation permettant de revenir à d'autres tons. Ceux, maintenant mêlés du géranium thurstonianum et du rosier 'Lavander dream'.
L'étage médian du massif commence à vivre tandis que le bas des arbustes se couvre d'un joli fouillis. Stipe tenuifolia, cette jolie herbe si fine, lamier argenté, si lumineux avec ses feuilles fraiches, tiges pourpres des lisymaques 'firecracker' si je me souviens bien...
Autre fouillis, à base de bugle aux épis bleus toujours présents, fleurettes blanches de géranium renardii, têtes d'ail, euphorbe panachée, feuillage foncé d'une heuchera un peu engloutie par les voisines et tiges graphiques de veronicastrum. En arrière-plan, l'iris panaché encadré des tiges velues des coquelourdes. A propos de coquelourdes j'aimerais en trouver en blanc, je n'ai ici que le type, rouge.
Sibélius commence à s'affirmer.
La bouture du rosier de mes parents prospère dans le fond du massif. Ils l'ont trouvé sur place en achetant leur maison et ignorent son nom. Il est proche de 'Belle de Crécy', à droite sur la photo. Boutons et sépales se ressemblent, sans doute une parenté entre les deux. Même oeil vert, disposition des pétales quasi identique...Cependant sa couleur est un peu plus rouge, plus soutenue.
Et le feuillage de l'inconnu est plus foncé moins jaune que celui de 'Belle de Crécy', à droite aussi. Si quelqu'un peut m'aider à l'identifier ?
La gracieuse et haute 'Thérèse Bugnet' s'étoffe tout doucement.
Je constate que cette année les feuillages gardent encore leurs couleurs de début de printemps alors qu'à cette même période, ils avaient déjà revêtu leurs tenues estivales plus mates et foncées. De l'influrence de l'eau et des températures restées fraiches.
'Neige d'avril' est proche de son apogée. Je suis heureuse de ne pas avoir manqué le spectacle.
Jolie surprise de 'Marie Pavié', entrée au jardin en février et qui fleurit déjà. J'aime ses tiges pourpres et ses boutons délicatement turbinés, ses fleurs subtilement nacrées de rose tendre.
Ce coin de jardin, ma haie "tournante" où je les ai installés devient intéressant, j'en oublie presque la "moche brande". Et ce cabanon qui ne vient pas. Je finirais peut-être par m'y attaquer aussi pour que cela se fasse ?
Sous le cerisier, petit 'Lacs' du nom de l'endroit dont il provient, ancien jardin de ma soeur, boutures racinées arrachées à une jungle impitoyable se porte comme un charme, c'est le cas de le dire. Je fonds devant ses roses à la robe sombre. Il va tout de même falloir que je cherche son vrai nom même s'il restera pour moi, le rosier du jardin de ma soeur.
Devant la cuisine, une jeune feuille de nandina enlace un petit ail. Monsieur Muguet a enfin sorti un brin et les sysirinchiums démarrent.
Comme dans le massif des roses, les feuillages de la haie restent particulièrement colorés. Le grand deutzia a quand même réussi à se parer d'une collerette de fleurs. Sa pousse l'an dernier avait été tellement énorme que j'avais dû être sévère dans ma taille. Or ces arbustes fleurissent sur le bois de deux ans. C'est donc une agréable surprise de lui voir ces beaux épis.
Et devinez qui vint mettre un terme à mes retrouvailles avec mon jardin ? La pluie ! Suivie de près par une magnifique averse de grêle ! Mais oui, c'est bien sûr...Les saints de glace ! Je les avaient oublié ceux-là !
Ce message est déjà extrèmement long et j'ai encore plein de choses à vous montrer concernant ce mois de mai au jardin. Alors si vous n'êtes pas lassées, je vous dis à demain.
Bonne journée.