EPATEE
Oui, je suis épatée par mon jardin.
En un mois il a fait des progrès énormes, s'est développé tous azimuts, je n'en reviens pas.
Quelques jours à peine après les clichés pris fin mars, il avait déjà changé et s'était rempli à l'image du grand massif.
L'épimède brillait de tous ses feux tandis que les narcisses gonflaient leurs bourgeons.
La clématite Armandii connaissait son apogée,
et l'héllebore commençait à monter à graines.
Puis les primevères cédaient le pas aux narcisses 'Cheerfulness' dont le parfum se mélant à celui de la clématite me ravissait.
Les feuilles du prunus estompaient ses clochettes et les amélanchiers succédaient aux forthysias.
Dans le massif Yin et Yang, le magnolia affichait quelques fleurs dont j'ignorais alors qu'elles seraient les seules,
les gelées revenues le stoppant dans son élan.
Le cornus déroulait tout doucement ses feuilles tandis que les bugles rampantes offraient des rondeurs dignes de salades dopées aux engrais. Ce sont les masses sombres disséminées dans le massif.
La météo nous gratifiant d'un de ces yoyos dont elle est coutumière, les températures remontaient et je me décidais à faire, de mes plantations, éclectiques et tardives, autour de l'abélia et du rosier 'Neige d'Avril', un vrai massif cohérent. Avant.
Après. Il englobe maintenant le céanothe et le callicarpa. Taille et nettoyage ont donné de l'air et de l'espace à chacun,
et je crois que cela va se voir.
Buis boules, flotteurs, ça tourne rond dans ce coin là !
Quelques jours encore et le thermomètre passait allègrement les 20°puis les 22°, 24°.
Les tulipes se joignaient aux narcisses et l'euphorbe confisquait le soleil au pauvre pittosporum, qui derrière elle faisait grise mine. Je décidais de le déplacer.
Devant l'entrée, on sentait une réelle montée en puissance de la végétation.
Et les plantes firent mieux que tout ce que j'avais pu imaginer quand je créais ce massif, il y a onze mois seulement.
Le loropétalum se couvrit littéralement de jolies bouffettes pourpres tandis que les bugles dressaient d'innombrables chandelles.
Quant aux phlox mousses, je ne les avais encore jamais vu comme ça.
De vrais petits bijoux !
L'arbre de Judée s'il a tardé, s'est ensuite très vite mis au diapason.
Dans le grand massif, les narcisses abandonnaient la place et les géraniums phaeum 'Samobor' s'ouvraient me prouvant qu'ils ne me tenaient pas rancune de leur déménagement.
A l'autre bout du massif, le petit épimède blanc qui prend un malin plaisir à me faire lanterner jusqu'à ce que je le croie perdu, a daigné faire son apparition.
Dans mon massif tout neuf que je baptisais 'la lune', les choses s'accéléraient aussi. 'Neige d'Avril' étendait de spectaculaires lianes, mais c'est la petite 'Marie Pavié' qui m'offrit la première cette si jolie rose. Dans le grand massif vinrent ensuite les premières églantines de 'Mutabilis Chinensis' et les grappes douces du mini lilas.
Le fond du massif n'était pas en reste avec l'entrée en scène de la viorne plicata. Et l'arrivée du cognassier à fleurs blanches 'Kinshiden' remplaçant le pittosporum. Il ne lui reste que deux fleurs mais je trouve qu'avec les primevères blanches et les feuilles pourpres des lysimaques, il fait déjà son effet. (en bas à droite). Je l'ai découvert sur le blog de David. Si vous ne connaissez pas, allez voir. Mais prévoyez d'y passer un bon moment. Le blog est à l'image de son créateur, généreux et foisonnant, c'est une mine d'information. Et le lopin de ce jardinier infatiguable et enthousiaste vaut vraiment le détour.
Les tulipes orangées laissaient choir leurs pétales confiant aux bons soins des tulipes 'queen of the night', et aux alliums, le contrepoint haut en couleur soutenant cette douceur ambiante.
C'est mathématique, l'équation marche à tous les coups : beau temps et espace gagné débouchent sur de nouvelles envies et achats subséquents. Le décalage de floraison induit par les gelées du début de mois mit en évidence un problème auquel je n'avais pas songé. Mon massif zen rutilant de tons roses et bleus, s'appuyait sur un arrière-plan comportant des arbustes dont le jaune pétant jurait avec. Passe pour les forsythias qui démarrent tôt et fanent vite, mais la vue de l'arbre de Judée sur fond de corète est un cauchemar pour moi. Les heucheras ocres les accompagnant détonnent aussi. J'ai donc commencé par remplacer deux des heuchères par des cousines plus vertes, heucherellas 'Stoplight'.
Pour trouver un challenger aux corêtes je comptais sur la fête des plantes, ce dernier dimanche du mois. Las, la météo nous fit encore une farce ouvrant tout à coup les vannes d'un ciel jusqu'alors si bleu. Je refusais de caler devant l'obstacle et passais outre. Bien m'en pris car si j'étais bonne à essorer en rentrant, j'avais mis la main sur quelques pépites.
Mon premier choix s'est porté sur ce Weigela blanc dont le feuillage deviendra plus foncé. Mais contrairement à ce que je pensais d'abord, il ira renforcer le quatuor formé par le conifère rond déjà à taille adulte, le rosier anglais "Golden Celebration", le chèvrefeuille d'hiver et le pittosporum tout juste arrivé là. Je trouve que les plantes fonctionnent mieux en nombre impair au sein d'un massif, si petit soit-il.
Je tombais sous le charme de deux épimèdes. Ce 'La Pomm Gabriel' est la dernière obtention de la pépinière Archangel, chez qui j'avais déjà trouvé mon si joli 'Pink Elf'. La photo ne rend pas justice à son délicat rose cendré. Mais entre les averses, la lumière était si changeante. Si vous aviez vu John Wollar présenter son "bébé", comme moi vous auriez craqué. Encore une fois, je me suis retenue pour ne pas lui sauter au cou. Et comme il semblait gêné de m'annoncer le montant de mes achats (le second épimède et la renoncule viennent de chez lui aussi), je lui ai assuré que ce n'était pas cher (ce qui est vrai quand on sait le temps et les soins qu'il faut pour créer une plante) et que je le remerciais au contraire de faire naitre ces merveilles qui embellissent nos jardins et nos vies.
'Ogisui' lui, m'a semblé parfait pour animer l'espace sous le cerisier en attendant que le rosier 'Ballerina' et les vivaces qui l'entourent se manifestent.
Toujours dans des tons clairs, cette renoncule, si blanche qu'un rayon de soleil l'illumine. J'espère qu'elle se plaira chez moi.
Puis je succombais à cet Erodium pelargonii dont on m'a promis plusieurs mois, six je crois, de floraison. Ideal près des rosiers 'Félicité et Perpétue' et "Lacs" dont la magnifique mais unique mise à fleurs prive ensuite l'endroit d'un réél intérêt. Ou comment résoudre un "problème" qu'on ne savait même pas avoir ! Je suis ravie d'avoir rencontré cette plante.
Enfin je dénichai cette heuchéra pour remplacer la 'Caramel'. Pour les corètes, je poursuis mes recherches sur internet à l'affût d'arbustes à port souple, d'une envergure et d'une hauteur de près d'un mètre fleurissant de préférence dans des tons blanc, crème ou vert et tolérant un sol assez sec. J'ai trois candidats en vue, un seringat, un ciste et une spirée. Si vous avez des idées, je prends.
Et rassurez-vous je ne jette pas les plantes qui ne conviennent pas ou plus, je les déplace ou les donne.
Quand le ciel aura fini son chahut, je planterai mes nouvelles pensionnaires.
Pour le moment je ne peux qu'assister au spectacle de l'intérieur et admirer le lilas blanc succédant avec vigueur aux amélanchiers entièrement défleuris.
Qu'inventera donc mon jardin le mois prochain ?
Nous verrons.
En attendant je vous souhaite un très beau premier mai.