LA VIE EN ROSES DU JARDIN DE LA CHINEUSE
Comme promis, je vous propose un tour d'horizon de mes roses.
Dans le Grand Massif, les rosiers sont nombreux.
Au coeur du massif, 'Thérèse Bugnet' est un des premiers à fleurir. J'apprécie son coloris franc, son feuillage allongé et mat, ses tiges rouges, et l'allure naturelle de ses roses non apprêtées. Il est à présent plus visible sur l'arrière du massif.
(hybride de rugosa. Bugnet 1950. Remontant)
Même fânée, elle est jolie.
La petite 'Astronomia', deux fois déménagée semble se plaire. Fiable et facile, j'aime ses églantines tendres.
(rosier moderne. Meilland. Remontant)
'Lavender Dream' se montre imprévisible et parfois décevant, un peu chétif, mais sa floraison est si lumineuse, son coloris si intense que je lui pardonne volontiers.
(rosier moderne. Sunflor. Remontant)
Près d'eux, le petit grimpant 'Domaine de Courson' déploie une couronne touffue. J'aime sa solidité, sa couleur claire et soutenue, ne pâlissant pratiquement pas, sa floribundité.
(rosier moderne. Meilland. Remontant)
'Belle de Crécy', présente au jardin en quatre exemplaires dont deux sur l'avant du massif, est venue sous forme de boutures du rosier original resté dans mon premier jardin. Du coup, non greffées les péronnelles ont tendance à vagabonder. Mais je ne saurais pas me passer de ces roses pleines au coloris chaud et nuancé.
(Gallica. Roeser avant 1828. Non remontant)
A l'extrémité droite, devant le portillon vert, 'Sibélius'. Je craque sur ses bouquets tout ronds tout dodus de petites fleurs rose pourpré.
(rosier moderne. Lens 1984. Remontant)
Sur l'arrière du massif un rosier ancien dont j'ignore toujours le nom. Si vous avez une suggestion à me faire ? Il supporte bien l'ombre et remonte sporadiquement.
A l'extrémité gauche contre l'arceau sévit un joli trio constitué de Mutabilis, 'Apollon moss' et 'Cuisse de nymphe'.
Mutabilis est généralement le premier rosier du jardin à éclore. C'est un sauvageon griffu et attachant. J'aime beaucoup ses coloris changeants, la grâce de ses grandes églantines toutes simples.
(rosier botanique. Chinensis. Remontant)
Chez 'Apollon moss', c'est une autre chanson. Il prend le temps de préparer de grosses grappes d'innombrables fleurettes pâles, pleines de confettis soyeux. Qu'il renouvelle ensuite par à-coups.
Mes recherches sur internet à son sujet restent vaines. C'est pourtant le nom sous lequel il m'a été vendu. Ai-je été victime d'une mauvaise identification ? Si c'est le cas, quel pourrait-être son vrai nom ?
Dernier membre de cette fine équipe, également dernier à fleurir puisqu'il n'a pas encore atteint son apogée, 'Cuisse de nymphe'. Je fonds pour son rose dragée, les fleurs pleines sans être trop grosses et surtout ses boutons joliment et inégalement enroulés, son feuillage mat et légèrement bleuté.
(rosier Alba. Obtenteur inconnu, cultivé avant 1735. Non remontant)
De l'autre côté de l'arceau, tout à gauche, c'est un tout jeune duo installé l'an dernier qui fait mon bonheur.
'Ornement des Bosquets' m'a offert sa première guirlande de jolies têtes rondes au délicat rose bleuté ce mois-ci. J'en avais rêvé depuis sa plantation, attirée par ce nom qui m'évoquait irrésistiblement des images de parc, d'ombres, de statues et de buis. Je n'ai pas été déçue. Dommage que mes photos ne lui rendent pas mieux justice.
(Noisette. Jamain 1860. Très remontant)
Son complice affiche un rose tendre et serre ses nombreux pétales étroits dans de petites roses régulières et semi doubles groupées par deux ou trois. Il porte un nom prédestiné : 'Petit Bonheur'
(petit grimpant moderne. Michel Adam. Bien remontant)
Un coup d'oeil à présent vers "Ré" où 'Veilchenblau', un de ces rosiers dont on rêve onze mois pour en profiter un seul comme le disait André Eve, mène un beau tapage. Un des 'Belle de Crécy' permet de patienter avant le lancement du spectacle grandiose. Dire qu'il n'est là que depuis trois ou quatre ans !
(grimpant. Multiflora. Schmitt 1908. Non remontant)
Dans le fond, 'Rose-Marie Viaud' n'est encore qu'un agréable petit paquet de feuilles bien vertes. Par contre le délicieux 'Auberge de l'Ill' vient de m'offrir ses premiers bouquets de pompons blancs touchés d'une pointe de rose transparent absolument craquants.
(rosier moderne. Eve. Très remontant)
Nous pouvons à présent nous tourner vers "Lune" puis aller voir sous le cerisier.
Dans le petit massif "Lune", l'animation en terme de rosiers démarre tôt. 'Neige d'avril' comme 'Marie Pavié' sont hâtifs, pressés d'exposer aux regards leur beauté chavirante.
'Neige d'avril' propose d'insensés manchons verts constellés de fleurs groupées blanc pur aux somptueuses étamines dorées.
(rosier liane. Robichon 1908. Non remontant)
Quant à 'Marie Pavié', elle produit jusqu'au bout de l'année si l'hiver se montre doux, de ravissants boutons minuscules et turbinés qui s'ouvrent en fleurs d'un rose carné plein d'élégance et de charme.
(Polyantha. Allegatière 1888. très remontant)
Plus tardif 'Bougainville' en est juste à ses débuts. J'apprécie sa teinte lilas sans mièvrerie, ses fleurs en grappes aérées. La famille des Noisette regorge de beaux spécimens.
(Noisette. Cochet 1822. Bien remontant)
Sous le cerisier, vivent ensemble le quatrième 'Belle de Crécy', 'Burgundy Ice', puis en suivant le sens inverse des aiguilles d'une montre, 'Ballerina', 'Ladurée', 'Cardinal de Richelieu' et un joli petit monstre 'Félicité et Perpétue'.
'Burgundy Ice' demeure trop frêle à mon sens mais ses fleurs d'anémones sombres me plaisent tant que je suis prête à patienter encore pour le voir se développer enfin.
(mutation naturelle de 'Fée des neiges'. Prose 2003. Remontant)
'Ballerina' est l'un des trois "bébés de Cécile" que j'ai obtenus en bouturant les branches qu'elle m'a fait parvenir. J'apprécie ses larges bouquets plats de petites églantines bordées de rose, son caractère gai et facile.
(hybride de Moschata. Bentall 1937. Remontant)
Ce pauvre 'Ladurée' n'est pas montrable actuellement mais visible dans le message du 27 juillet 2016. Planté tardivement au printemps dernier, il démarrait gentiment quand d'infâmes bestioles non-identifiées ont boulotté toutes les extrémités de ses tiges. Il essaie de se refaire une santé. J'espère arriver à le requinquer. Les couleurs de son feuillage comme les nuances de ses fleurs me plaisent quoique inhabituelles dans le jardin. Vous pouvez le retrouver dans le message du .
Vient enfin le rosier dont j'ai récupéré une tige dans le jardin de ma soeur avant qu'elle ne quitte l'endroit, très probablement 'Cardinal de Richelieu'. Qui d'autre pourrait afficher un coloris d'encre pourpre aussi profond ?
(Gallica. Avant 1847. Non remontant)
Au-dessus de ce joli cheptel veille mon monstre charmant, aux fleurs très pleines, douces et aux épines nombreuses et cruelles, 'Félicité et Perpétue'.
(rosier liane. Sempervirens. Jacques 1828. Non remontant)
Tout près, au pied de l'arceau qui marque l'angle de la maison, cohabitent un 'Pierre de Ronsard', le 'Salet' de Cécile et depuis peu 'Yolande d'Aragon'.
Pour être tout à fait franche, 'Pierre de Ronsard' ne me plait pas tant que cela. Ses roses sont si grandes et pleines et lourdes qu'elles tombent inexorablement. Il faut attendre que le rosier vous passe au-dessus de la tête pour vraiment en profiter. La pluie ne lui réussit pas et il noie ses voisins du dessous sous la masse de ses pétales en fânant, ce qu'il ne fait pas toujours joliment. Il est quasiment inodore et ses tiges principales sont d'une raideur impitoyable.
Je dois cependant reconnaitre qu'il s'accorde à merveille aux murs de couleur claire et peut offrir des instants de grâce sans pareils !
Ayant cru mon premier Ronsard mort des suites du déménagement, je m'en étais procuré un nouvel exemplaire quand le premier a refait surface. J'ai donc un second rosier planté près de la fenêtre de la cuisine.
(rosier grimpant. Meilland 1986. Remontant)
Concernant 'Salet', je m'interroge toujours car le rose du mien me parait nettement plus soutenu qu'il devrait l'être. Qui qu'il soit j'adore cette couleur au point que je lui ai ajouté 'Yolande d'Aragon' de teinte très voisine, (visible dans le message du 29 avril 2017) malgré ses très grosses têtes. Votre avis sur son identité ?
Devant l'entrée, chacune des deux parties du massif "Yin-Yang" abrite un rosier, 'Félicité Parmentier' pour Yin, 'Blush Noisette' pour Yang.
'Félicité Parmentier' est un transfuge de mon premier jardin. Son parfum, comme la plupart de mes rosiers est délicieux. Seule me gène un peu la trop grande souplesse de ses tiges.
(Alba. Avant 1834. Non remontant)
'Blush Noisette' me ravit par ses incroyables petits choux diaphanes, même si la pluie les met parfois à mal.
(petit grimpant Noisettiana. Noisette 1814. remontant)
Nous abordons maintenant la partie du jardin qui se trouve devant la maison. Changement d'ambiance.
'Madame Alfred Carrière' et 'Golden Célébration' se partagent l'angle.
Je trouvais 'Madame Alfred Carrière' très joli, vaporeux mais aussi très grand et hésitais à l'introduire au jardin jusqu'à ce que je le vois en grand, très grand buisson libre dan le Jardin, hélas fermé, d'Elsie. Il était tout simplement irrésistible ! Il vit ici son premier printemps et j'attends que ses lianes s'allongent pour lui offrir un tuteur parapluie lui permettant de surplomber le massif en douceur.
(grimpant Noisette. Joseph Schwartz 1879. Remontant)
'Golden Célébration' est le seul anglais de mes rosiers car il semble que nous soyons un peu trop au sud pour eux. L'absence d'arrosage hors année de plantation et canicule y est peut-être aussi pour quelquechose. Je n'aime pas beaucoup le jaune mais ces roses sont de vrais soleils.
(rosier anglais. David Austin 1992. Remontant)
Dans la haie, le troisième "bébé de Cécile", 'Ghislaine de Féligonde' encore tout petit mais bien implanté, son camaïeu est très plaisant de l'abricot rosé au blanc en passant par diverses nuances de jaune.
(grimpant. Multiflora. Turbat 1916. Remontant)
Reste à remonter l'allée des lierres en commençant par le coin italien qui accueille 'Buff beauty' et 'Katharina Zeimet'.
'Buff Beauty' ressemble pour moi, à une version agrandie de 'Ghislaine' en ce qui concerne la taille et la couleur des fleurs. Par contre, je compte la guider sur un arceau, alors que 'Ghislaine' sera conduite en gros buisson. En principe.
Après le petit 'Katharina Zeimet', à voir dans le message précédent, s'égrenne une suite de trois grands blancs en crescendo, gros buisson ou petit grimpant pour le premier, grimpant pour le second, liane pour le dernier : 'Thalia remontant', 'Guirlande d'amour' et 'Francis E. Lester'.
'Thalia remontant' m'a fait chavirer dès son premier bouquet, une petite, pas pour longtemps, merveille !
(Hybride de Multiflora. Lambert 1903. Deux floraisons)
'Guirlande d'amour' a attendu sagement son tour afin que je puisse apprécier à sa juste valeur sa première floraison.
(Moschata. Lens 1993. Remontant)
Le tout dernier si l'on excepte trois mini rosiers que l'on m'a offert en pots et dont j'ignore tout, est 'Francis E. Lester', un joli liane aux larges églantines discrètement ourlées de rose.
(Hybride de moschata. 1946. Non remontant, fruits décoratifs)
En relisant ce message je me rends compte que ce sont 43 rosiers qui vivent dans le jardin à présent. J'en ajouterais bien encore deux ou trois. On verra. Rencontres, visites, découvertes...Tout cela contribue à façonner le jardin et lui garder une jolie part d'imprévu.
Je vous souhaite une très belle fin de semaine.