BLOIS
Oublions la pluie et la grisaille du jour, je vous emmène à Blois par une jolie journée de fin d'été.
Arrivés en fin de matinée, nous décidons de commencer notre découverte des lieux par la visite des Jardins du Roy, au pied du château.
Réaménagés en 1992 par Gilles Clément, ils offrent un ilot de calme appréciable au coeur de la ville.
Et de beaux points de vue sur les environs.
Nous contournons le château pour accéder à l'entrée où la statue équestre de Louis XII nous accueille.
Le château dont les murs ont vu passer ou vivre sept rois et dix reines, offre un panorama de l'architecture du XIII° au XVII° siècle.
Le premier château est le fief des Comtes de Blois, puis Blois Champagne entre les V° et XIV° siècle, s'opposant aux rois capétiens et comtes d'Anjou qui tiennent la Touraine.
En 1397, Louis I d'Orléans acquiert le Comté de Blois qui intègre le Domaine Royal, près de 100 ans plus tard, Louis XII d'Orléans, Duc de Blois, devenant roi en 1498, après le décès de Charles VIII. Dont il épouse la veuve, Anne de Bretagne en 1499.
A cette période la forteresse médiévale évolue comme en témoigne l'aile gothique, érigée pour la plus grande gloire de Louis XII dont l'emblême est le porc-épic, et son épouse.
Le château devient sous Louis XII puis Henri II, le théatre de visites politiques et fêtes illustrant le faste de la cour des Valois. Dans cette aile se tiendront les Etats généraux. Elle abrite à présent un riche Musée des Beaux-Arts.
Le goût des arts antiques et italiens s'affirme haut et fort dans l'aile suivante bâtie selon les désirs de François I, époux de Claude de France, fille de Louis XII. Protecteur des arts, ami de Léonard de Vinci, il crée la bibliothèque royale à Blois.
Le XVI° siècle, s'il est celui de la Renaissance est aussi celui des guerres de religion. Henri III, fils d'Henri II et Catherine de Médicis, et leur troisième enfant roi de France après François II et Charles IX, fait assassiner le Duc de Guise dans les logis royaux après l'avoir attiré au prétexte d'Etats Généraux. Guise était l'instigateur de la Saint-Barthélémy et soupçonné par le Roi de vouloir le renverser.
En 1584, Henri de Bourbon succède à Henri III. En 1600, il épouse la riche Marie de Médicis. Au décès d'Henri IV, elle exerce la régence et s'oppose à son fils Louis XIII, lequel l'exilera à Blois deux ans, au terme desquels elle s'évadera de manière rocambolesque.
La dernière aile du château, l'aile classique a été édifiée en partie par Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII qui pensait lui succéder jusqu'à ce que son frère ait un fils. La construction de cette aile s'en trouvera inachevée faute de financement. Gaston sera à son tour exilé à Blois par son frère en 1652. Où il se consacrera aux arts et aux sciences.
Au XVIII° le château se dégrade, Louis XVI essaie sans succès de le vendre. Le régiment royal Comtois s'y installe. En 1810 les bâtiments reviennent à la ville, l'Armée les occupant jusqu'en 1867.
En 1845 l'aile François I est restaurée d'après le projet de Félix Duban établi pour Prosper Mérimée. C'est le premier monument historique restauré par l'Etat hors Paris. De nouvelles phases de restauration suivront début et fin XX° qui permettent de visiter des salles meublées et entièrement peintes dans le goût de l'époque, d'admirer les savoir-faire des artisans et artistes des époques précédentes.
L'on peut aussi admirer de près et à loisir les vestiges de pierre en cours de restauration ou ayant dû être remplacés et se rendre compte de l'échelle des sculpture que nous voyons si haut perchées.
Après ce grand bain d'Art et d'Histoire, nous retrouvons les petites rues aux maisons anciennes pour nous rendre aux Jardins de l'Evéché.
Comprenant une Roseraie, un jardin des sens et un jardin d'aromatiques, ils ont été aménagés en 1991 par Arnaud Maurières et Eric Ossart.
La Roseraie divisée en chambres de hêtres pourpres propose un parcours par couleur et les roses anciennes les plus parfumées.
En cette fin d'été les grimpants partis à l'assaut des murs sont défleuris mais en fin de printemps le spectacle doit être sublime.
La balade touche à sa fin.
Je vous souhaite une belle semaine.