JARDIN DE MAI
En mai le temps fait ce qui lui plait et le jardin suit comme il peut. Plutôt bien à mon avis.
Je vous montre et vous me direz ce que vous en pensez.
Nous avions quitté l'endroit fin avril en abandonnant à leur sort les dernières tulipes...
Le deutzia de Taïwan et la giroflée continuent leur petit bonhomme de chemin tandis que l'arbre de Judée et le loropetalum relaient cerisier et viorne-obier.
Un coup de chaud, un coup de froid, les jours passent, les fleurs du cercis aussi.
Pas de vague à l'âme, les reines du moment viennent égayer tous les massifs, embaumer l'air et me faire perdre la tête. Les journées estivales les ont pressé d'éclore, les périodes fraiches ont prolongé leur tenue. Passer la porte est un bonheur olfactif intense.
Visuel également. On s'approche ?
Dans le grand massif,
Mutabilis chinensis, rosier velours,
Sibelius, mon tout beau,
Petit Bonheur, gai comme un éclat de rire,
Apollon moss, ou peut-être porte-t'il un autre nom que celui sous lequel il m'a été vendu car je ne le trouve nulle part. Une idée à me proposer ?
Ornement des bosquets, dont les roses au port léger me ravissent,
Belle de Crécy, adorable chipie, drageonnante car bouturée, non remontante mais si jolie que je l'ai installée ici, sous le cerisier et côté "Ré" également !
Ma douce Thérèse (Bugnet),
Domaine de Courson qui sous l'effet de la chaleur hausse la teinte,
Astronomia qui allie à la perfection vigueur et délicatesse.
Dans le petit coin "Ré", outre le Belle de crécy, fleurissent ce bel inconnu,
SOS identification si des spécialistes passent ici,
et le majestueux Veilchenblau. Pas encore à son apogée sur ce cliché, il est à présent couvert de fleurs.
Pour le style opulent, sans réserve et sans retenue, il faut se tourner vers le massif "Lune".
Neige d'avril s'est littéralement emmitouflé dans d'insensés manchons floraux.
A ses pieds Marie Pavié ne démérite pas, doublant de volume. De plus, elle remontera, elle !
Les deux Pierre de Ronsard ont enfin décidé de paraitre sous leur meilleur jour. Le premier voisine avec Yolande d'Aragon et un bel inconnu sensé être Salet,
ce qu'infirme l'intensité de sa couleur. Quelqu'un connait-t'il cette beauté ?
Le second fait face à la faussement délicate Madame Alfred Carrière.
Dans le double massif "Yin-Yang", Blush Noisette s'affirme avec beaucoup de détermination même s'il n'apprécie pas beaucoup les averses orageuses de cette fin de mois.
Dans "l'allée des lierres", ce sont les camassias qui ont lié connaissance avec
l'accrocheur Thalia remontant. Croyez-moi, ces adorables fleurettes sont bien défendues !
Le charme des églantines de ma bouture de pimpinellifolia, installée devant la haie côté rue, est également férocement protégé.
Encore trop petit pour assurer la partition olfactive du lieu, le soin en est laissé à la très efficace paire chèvrefeuille-deutzia. A se pâmer !
Des duos inédits ou attendus se forment ou se retrouvent. Averses et chaleur dopent mes plantes qui n'en recoivent pas tant d'ordinaire.
Les plantes compagnes éclosent une à une. Dont les géranium de plus en plus nombreux au jardin.
Quel plaisir d'en découvrir certains, revoir les autres. Ici, ne figure qu'une partie de la cohorte des lanceurs de graines.
De gauche à droite et de haut en bas : geranium Stéphanie, Sirak, phaeum Calligrapher, Chantilly, thurstonianum, renardii, Elizabeth-Ann, Beth Chatto, pyrenaïcum, Espresso.
Le groupe des heuchères s'étoffe avec "Tiramisu", l'heuchère "Maryse de l'an dernier dont je n'ai pas le nom", Dark secret (ou "Maryse cette année, j'ai le nom") et les solides Obsidians qui ont prospéré depuis l'an dernier.
Les clématites ont toutes répondu à l'appel, même si c'est parfois du bout des pétales comme "Blue ravine" qui a splendidement atteint les 20 centimètres et offert une fleur unique, ou "Mikelite" qui devait accompagner 'Pierre de Ronsard' et s'est jetée au cou du berbéris ! La clématite de Mandchourie, par contre, affiche une belle envie de remplir la mission que je lui ai assignée, à savoir couvrir la cabane. "Comtesse de Bouchaud" a bien saisi l'intérêt d'escalader l'arceau avant que les rosiers ne la rattrappent, et je ne connais toujours pas le nom de cette petite clématite rose-rouge qui plait tant aux abeilles. Et vous ?
Près de la rivière sèche les plantes prospèrent. Les sauges pourpres "Knock-out" exhibent leur première floraison sur fond d'iris et la spirée de Canton dont la livrée avait intégralement grillé en fin d'hiver, a non seulement réussi à refaire un feuillage neuf, mais aussi à rouvrir la fabrique de pompons !
Et quand le soleil décline, quel plaisir de voir le grand cornus piéger les derniers rayons !
Je vous souhaite même si le temps n'y est pas une belle semaine.