APRES LA GRANDE SOIF
Le jardin ragaillardi, rafraichi par des pluies régulières, reprenait souffle et vigueur en ce début d'octobre.
Les asters rassurés par la douceur ambiante s'en donnaient à présent à coeur joie,
et l'un après l'autre entraient dans la ronde.
Les derniers semis spontanés dispatchés dans les massifs commençaient à tenir une jolie place.
Et les échappés du "Bords de Loire" se faufilaient jusque dans les iris et le callicarpa.
Le lespedeza déployait ses grappes.
Et le jardin que j'avais vu peiner perdant feuilles, branches, fleurs, énergie, m'offrait à nouveau ces petits bonheurs dont il a le secret.
Comme le ton sur ton des bractées de l'heptacodium sur fond de feuillage du fusain ailé,
le jeu de couleur de l'euphorbe et de la plante mystère de Michel devant le cornus tout juste requinqué,
les accords inédits des tonalités du phormium et des spirées,
la lumineuse pâleur de la haie dans laquelle sauge et bruyère, plus fleuries que jamais, tenaient tête aux ors unis de la stipe, de l'arbre à neige et du troène panaché tout juste planté à gauche de la bordure
les prémices d'une association de charme avec la belle heuchérella bicolore, les nepetas blancs et les ophiopogons enfin partis à la conquête de leur territoire,
la note si complémentaire du petit fusain ailé panaché dans le groupe d'arbustes près du cerisier.
Si, si il est là, devant le champignon de zinc, au pied du buddleia.
L'éclat intense de l'amsonia jouant d'entrée la quadrichromie avec ses voisins rouge, bleu, vert.
Découvrir la douceur des teintes automnales débutant chez le nouveau callicarpa,
les premières fleurs du lepechinia salvii, né de graines offertes par le propriétaire du Parc Botanique Ar Paeron d'Esquibien, à côté d'Audierne ; 4 ans d'attente...
Les boutures de chrysanthèmes offerts par Maryse ne m'auront pas fait languir, elles, je peux déjà admirer à loisir les superbes têtes d'Empereur de Chine
et les charmants pompons de Mei-Kyo.
Si les flamboyances des automnes précédents n'étaient pas au rendez-vous, celles de l'été ayant dépouillé le prunus Kojo-no-mai, le rosier 'Thérèse Bugnet' de leurs feuillages ardents à cette période et privé le fusain ailé d'une partie du sien,
ce premier mois d'automne su apporter bien des plaisirs et la saison n'a pas dit son dernier mot.
Belle fin de semaine.