LE REVEIL
Septembre avait démarré avec un coup d'arrêt brutal à l'été beau et chaud dont nous profitions depuis deux mois. Mes rêves d'été indien prenaient l'eau, mais le jardin sortait enfin de sa torpeur.
L'aster blanc donnait le coup d'envoi de la saison.
La viorne commençait tout doucement à prendre couleur.
Un premier aster bleu que j'ai dû extirper des branches du forsythia suivait.
Puis un second.
Le trio planté au printemps est prometteur. L'oranger du mexique ne se ressent plus du tout de sa transplantation, l'hackonoclea fleurit, et le cornouiller doré repart du pied.
Le corète pâlit et forme un rideau bas, idéal pour masquer le pied moins esthétique des grands arbustes.
Le soleil revenu après ce coup de frais et quelques journées très pluvieuses incite les plantes d'automne fleurir enfin. L'acanthe est toujours fidèle au poste, les grands sédum lui font un beau pendant.
Dans le massif, d''autres, comme le panicum argenté, sont très discrètes mais bien là, agitant leurs inflorescences délicates et captant la lumière.
Les cératostigma égaient un coin de massif de leur note bleue qui s'intensifie à mesure que leur feuillage se colore.
La percée des cyclamens signe définitivement l'arrivée de l'automne.
A l'arrière du massif, le lespédeza déroule des grappes somptueuses.
L'amélanchier prend des couleurs plus voyantes. Puis, les vrais rois de la saison entrent en scène, très progressivement.
L'aster violacé est le premier à entrouvrir ses boutons, c'est aussi celui qui bénéficie de l'emplacement le plus exposé au soleil.
L'aster bleu clair malgré son coloris pâle et ses corolles moins fournies, fait bravement acte de présence, de plus en plus sesible au fil des jours. Il offre un aspect nuageux qui contraste avec la solidité de ses voisins.
L'aster violacé ouvre enfin ses larges corolles pour le plus grand bonheur des butineuses, ranimées par la douceur des températures de cette fin de mois.
A l'opposé, le petit divaricatus qui avait éclos le mois dernier achève sa floraison et fâne en rosissant délicieusement.
L'aster rose entre dans la danse.
A sa gauche, le berbéris 'Rosy glow' étale de superbes marbrures, et fructifie.
Tout nouvel arrivant, le caryoptéris est chargé de contrebalancer l'effet de masse très rose, des asters. A ses cotés, la petite verveine venosa trouve encore le moyen de faire trois fleurs. Depuis le printemps elle n'arrête pas.
La floraison de l'aster rose commence à se déployer.
Un étage en-dessous, le fusain ailé prépare un festival de nuances.
Enfin, à gauche du massif, dans la partie qui reçoit plus tardivement le soleil, où les couleurs sont plus soutenues pour compenser, le troisième aster déploie quelques marguerites bien colorées qui se marient parfaitement avec le berbéris et le physocarpus pourpre.
A l'écart, sur mon "île de Ré", la coupe des roses trémières défleuries signe l'adieu à l'été.
Le nettoyage consécutif à cette coupe fait apparaitre une pépinière sauvage. Stipes, cotonaesters, petits sédum, mahonia...se sont semés dans cet espace sablonneux. Je les laisserai grandir un peu avant de les planter ailleurs ou de vous les proposer.
Puis je me suis décidée, puisque le jardin se débrouillait gentiment, à m'attaquer à bien plus gros que moi. A savoir la haie de lauriers palmes du fond que mon mari taille coté jardin, mais qui est bien trop épaisse pour qu'on l'étête en entier depuis chez nous. Ayant franchi mon grillage, j'ai constaté l'existence d'un plateau assez large au pied de la haie et le fait que les branches étaient très longues mais peu fournies. Je me suis donc sentie de taille à en venir à bout. Voici le résultat de deux après-midi au cours desquels j'ai scié, jeté les branches au dessus de la haie de la maison voisine (vide et sans rien de cultivé sinon je ne me le serais pas permis) puis trainé toutes ces branches en contournant la maison d'à coté pour les stocker le long du grillage mitoyen et commencer à en transférer dans mon jardin, laissant le soin à mon mari de s'occuper de l'évacuation de ces trois tas. Pour vous donner une idée du volume, le tas de la photo en haut, à droite mesure 4,50m de long, sur 3m de large et 1,40 m de haut.
Et voici ce qu'il reste de ma haie, à l'alignement du grillage, encore bien haute, mais c'est un batiment à étages que nous avons derrière, chacun chez soi. J'ai donc élagué et taillé car il faut imaginer que les branches basses avaient raciné jusqu'au milieu de cette allée (quelques feuilles restantes par terre à gauche) même si ces déaprts sciés ne sont pas visibles sous les feuilles mortes au pied du grillage. J'ai laissé les feuilles qui formaient un berceau à l'extrémité de la haie avec l'arbre qui lui fait face car les papy et mamy de la maison de retraite derrière aiment s'y promener de temps à autre. Nous serons vite protégés à nouveau car rien n'arrête les lauriers et la lumière qui va entrer plus au coeur des arbres va les aider à redémarrer et se densifier. Nous n'aurons plus qu'à procéder ensuite à l'entretien courant ce qui sera beaucoup plus simple.
Un gros boulot que je suis heureuse d'avoir pu mener à bien.
Mes roses trémières ont produit de nombreuses graines que je tiens à votre disposition. Les fleurs sont simples, de couleur rouge, rose franc, rose pâle ou blanche. J'ai trié les graines par couleur, demandez moi ce que vous voulez.
Je vous souhaite une très belle soirée.