TOUR D'HORIZON DU JARDIN DE JUILLET
Ce mois de juillet nous aura, comme ses prédécesseurs, gratifié d'une météo contrastée, alternant pluies diluviennes et périodes chaudes et sèches.
Résultat le bal des roses est terminé et le massif parait bien défleuri...De loin.
Car, en allant y voir de plus près, on peut s'apercevoir que les charmants épis des heuchères pourpres sont venus accompagner les étoiles du géranium 'Nimbus', lequel fleurit sans désemparer depuis plus d'un mois déjà.
Coquelourdes et verveines de buenos-aire affirment leur présence avec vigueur. Les petits allium sphérocéphalum sont maintenant les seuls aulx du massif. Les nigrum montent en graine.
Les jeunes épis des véronicastrum s'allongent, le knautia macédonica sort de nouveaux pompons gaiement colorés.
La grande campanule ivoire peine à soutenir ses tiges tant elles sont longues et fournies. Les têtes des petits aulx s'ébourriffent pour le plus grand bonheur des butineuses. J'aime tant les entendre bourdonner.
Je ne me lasse pas de voir chaque jour les véronicastrum s'allonger, les épis centraux s'ouvrir, les épis périphériques s'installer en étoile pour soutenir et embellir le fleuron principal. Quelle prestance a cette plante !
Cela ne m'empêche nullement de constater l'arrivée de nouvelles têtes avec les premières boules bleues de l'échinops ritro, un épi du nepeta grandiflora et une revenante, fleur de 'Domaine de Courson', très très légère remontée !
Surprise, la viorne de Bodnant fleurit. En principe elle devrait attendre novembre. Les averses l'ont-elle inspirée ? Et le ravissant 'Astronomia' m'offre deux superbes églantines.
L'adage "Jamais deux sans trois" semble pouvoir s'appliquer aussi aux rosiers car un troisième larron se joint à l'équipe des remontants avec une incroyable vigueur. Ce rosier trouvé ici, à moitié enfoui dans la haie malgré mes efforts pour l'en sortir, mais depuis combien d'années y-est-t'il, me gratifie une seconde floraison aussi intense que la précédente.
'Chinensis mutabilis' et 'Apollon moss' ont repris leur duo, un peu désordonné mais très gai.
C'est cependant ailleurs que les roses sont les plus belles maintenant. Et ce sont les 'Pierre de Ronsard'.
Le premier au pied de l'arceau, le second sur le demi-pignon devant la cuisine. Je trouve leur seconde floraison, moins raide, moins surdimensionnée que la première, plus émouvante.
Quand la nuit se glisse dans le jardin, j'aime y faire une dernière promenade, surprendre son visage d'avant-sommeil, voir ses couleurs modifiées, découvrir des floraisons que la lumière du jour m'a cachées. Comme cette étoile d'aster divaricatus, ou cette rose du jour portée par 'Thérèse Bugnet'.
Les clochettes de l'abélia, comme les grosses têtes de l'hortensia 'Anabel' sont les dernières que la nuit efface dans son sillage.
Le lendemain, je les retrouve resplendissantes dans la lumière revenue.
Je n'avais pas vu arriver l'aster qui a dû se frayer un chemin au travers des tiges florales du géranium thurstonianum dont j'ai coupé les hampes défleuries afin d'aider ses voisines à respirer. J'espère profiter ainsi longtemps de cet aster qui me plait tant et permettre aux rosiers 'Astronomia' et 'Lavander dream' de se refaire une santé.
Devant la cuisine, le nandina s'est trouvé doté d'une collerette légère d'érigerons karvinskianus, les platycodons ont ouvert leurs très simples et grosses fleurs, les lys de Saint-Jacques sont passés comme un souffle, doux et léger.
Dans la haie, les sauges s'abandonnent, la lavande se dresse et le phlomis, bien que défleuri, reste très graphique.
Si le soleil n'est pas toujours au rendez-vous, certaines le remplacent, comme ces lysimaques.
Ou les rudbeckias qui côtoient 'Amber queen'. Je songe à déplacer le rosier pour lui donner plus d'air et de lumière.
Devant l'entrée, les plantes semblent prospérer. Le brunnera et le géranium 'Chantilly' affichent de nouvelles feuilles toutes fraiches, les asters dépassent la cime du cornus.
Les premières associations, espérées, attendues se nouent.
Le thalictrum 'Rochebrunianum' déploie ses premières corolles,
si subtilement teintées.
Dans le massif, les coquelourdes ont fini par s'éteindre. J'ai coupé les tiges, récolté des graines. Avis aux amateurs, elles sont à votre disposition.
Mon jardin prend tournure.
Les bébés sont de plus en plus prometteurs. Les boutures de 'Ghislaine de Féligonde' fleurissent et celle de 'Salet' atteint les 40 centimètres. Je réfléchis au meilleur emplacement à donner à chacun d'entre eux. J'associerais bien 'Salet' avec 'Pierre de Ronsard' et le berberis pourpre au pied de l'arceau, à gauche sur la photo ci-dessus, et verrais volontiers 'Ballerina' devant la barrière de 'Félicité et Perpétue' avec 'Belle de Crécy' et le physocarpus pourpre, à droite. Comme 'Ballerina' est remontant, il mettrait un peu d'animation et de fraicheur dans ce coin de jardin. Quant à 'Ghislaine de Féligonde', je le planterai probablement près du forsythia avec le thalictrum flavum, une scabieuse géante jaune pâle. Et un feuillage pourpre ; ils sont le "fil rouge" qui lie tous les massifs et espaces du jardin, lui conférant relie et unité.
Terminons ce tour de jardin par Mon île de Ré.
Les roses trémières me fascinent.
Avec les stipes et les sédum à leur pied, j'ai l'impression de passer en deux pas, du village à la plage. Comment ne pas se sentir en vacances ?
Je vous souhaite une très belle semaine.