POUR LES EN-COURS, JE COURS
En retard, en retard, comme le lapin d'Alice au pays des Merveilles, le temps trop élastique me joue des tours.
Si on y ajoute l'autre temps, celui qu'il fait, qu'il a fait, entre le 11 octobre et ce 10 novembre, où nous nous retrouvons pour faire le point sur nos activités diverses et variées, qui dicte plus ou moins les dites activités, les choses ont avancé cahin-caha, mais plusieurs ont été menées à bien.
Pour mémoire, il a fait chaud et sec chez nous pendant une bonne partie d'octobre. Les végétaux n'étaient pas motivés pour passer en mode automne, et ce n'était pas le bon moment pour leur infliger les quelques tailles prévues. Lasse de ronger mon frein, j'ai fait un saut à la serre pour trouver un peu d'animation. Suis rentrée avec quelques toutes petites notes de couleur :
Les deux heuchères mauve argenté et terre de Sienne et le carex en haut à droite, qui ressemble à une graminée, et apporte un petit spot lumineux supplémentaire.
Puis un arbuste panaché, la petite boule derrière la bassine. Persistante, elle sera appréciée quand les voisins auront perdu leurs feuilles, et pourra servir de tuteur aux cannes de la graminée qui s'épanche à côté. Elle, elle va grandir.
Comme j'étais dans ce coin du jardin, j'ai déménagé un aster fané et déplacé une petite barrière pour élargir l'accès au "sentier des fougères". Je déplace les plantes quand les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous ou si elles ne sont pas bien dans leur emplacement. Les objets suivent, ce sont les végétaux qui sont primordiaux. Pour le moment, c'est un peu le bazar par-là, il faut attendre que ça pousse. Comme tout jardinier, je vois se superposer le futur des plantes dans leur gloire aux bébés tout juste installés, les deux pieds sur terre mais pas dans le même espace temporel.
Pendant les matinées chaudes, j'ai réussi à venir à bout du rangement de tout le matériel de jardin qui méritait d'être trié et revu. Le jardin évolue, les pratiques, nécessités... aussi. Puis il a commencé à pleuvoir et nous allons tranquillement mais sûrement totaliser un mois de pluies quotidiennes à très peu d'exception près. Pendant une de ces accalmies, j'ai remisé les affaires qui demandent à être abritées pour l'hiver. Avec un brin de nostalgie.
J'ai terminé mon pull, lumière pourrie entre les averses pour la version portée. Mais comme ça vous voyez les têtes de manches.
Puis, j'ai fini par aller voir à la boutique s'ils avaient reçu le verre pour ma table basse, ils avaient juste oublié de m'appeler comme prévu à la commande. Et comme souvent pour une chose qui doit demander deux minutes et demi à faire : poser le verre, ajuster la coupe du papier en-dessous, un grain de sable !
Cette belle découpe était protégée par un super emballage récup : une affiche de prix du magasin trop petite pour en faire le tour complet et abondamment scotchée. Lequel scotch a laissé toute sa colle sur le verre quand je l'ai ôté. A cet instant j'ai découvert que je n'avais plus rien pouvant dissoudre toute cette colle. Voilà comment on plante un petit truc tout bête. Il a fallu attendre le ravitaillement suivant pour terminer.
Pendant qu'il faisait trop chaud pour s'agiter dehors j'ai bouquiné. Le mois dernier j'ai oublié de vous citer le bouquin de Claire Lombardo. Agréable à lire, personnages un peu excessifs parfois, mais un intéressant panorama des rapports entre soeurs, et des enfants avec leurs parents et la parentalité.
J'ai aussi repris la belle encyclopédie de Jean-Claude Foucart sur les roses, un ouvrage combinant avec talent technique et plaisirs. Je baguenaude encore dans les jardins anglais et leur histoire à la suite de Francis Peeters à la plume volontiers iconoclaste, et grâce aux photos de Guy Vandersande.
Enfin, pas de photo de ce livre dont la lecture m'a enthousiasmée, car je l'ai prêté sitôt achevé. "Toute la lumière que nous ne pouvons voir" d'Anthony Doerr. Ce livre m'a déchiré le coeur, il raconte sans fard mais avec une vérité historique implacable, le sort de deux jeunes, une française et un allemand, jetés dans le broyeur infernal de la guerre. Liés sans le savoir dès avant leur brêve rencontre en 1944 dans l'apocalypse des bombardements de Saint-Malo. Le massacre de leur vie ; elle arrachée à son père et au muséum parisien dans lequel il travaille, lui extirpé de son orphelinat et privé de sa soeur pour intégrer une école de "dressage" ss ; porte tellement en lui celui de toutes les populations ! La guerre ne fait jamais de gagnants, quand les hommes l'apprendront-ils ? Dans cette nuit semblant absolue, chacun va cependant trouver sa lumière, cette si faible et si forte lueur qui les gardera humains, même si pas saufs.
L'auteur a reçu le Prix Pulitzer en 2015 pour ce livre, c'est amplement mérité, non seulement pour le sujet et son traitement, mais aussi pour la qualité d'écriture. Une série télévisée en a été tirée diffusée tout récemment sur un réseau à abonnement. Je ne saurai vous dire ce qu'elle vaut, mais le livre, lisez-le.
Avant, prenez le temps d'aller voir ce qu'auront entrepris et terminé ou pas les particpantes à ce rendez-vous qui nous booste gentiment.
Merci Passiflore pour l'avoir imaginé et donner chaque mois le lien de nos blogs.
Bonne fin de semaine.